mercredi 8 décembre 2010

40% !!!

La semaine dernière paraissait l'enquête annuelle sur la rémunération au Québec (lien ci-joint) de l'Institut de la Statistique du Québec. À la page 89, on retrouve le constat suivant:

"Dans l’ensemble des emplois repères, la rémunération globale de l’administration québécoise est en retard de 29,6 % sur celle de l’administration municipale."

En d'autres mots: un employé municipal coûte 29,6% de plus qu'un employé du gouvernement du Québec pour exactement le même emploi. C'est déjà un écart impressionnant mais l'avantage des employés de la ville de Montréal est encore plus grand. Le 29,6% d'écart est basé sur une comparaison avec l'ensemble des municipalités, petites et grandes: or, la ville de Montréal, de toutes les municipalités, est de loin la plus généreuse. Vous pouvez donc ajouter un 4 à 5% d'écart supplémentaire. Mais ce n'est pas tout, la ville vient de consentir pour les années 2010, 2011, 2012, des augmentations salariales de 2% par année (total 6%), alors que les employés du gouvernement du Québec recevront 0.5, 0.75 et 1% (total 2,25%) durant la même période. Vous pouvez donc ajouter un autre 4% à l'écart, puisque les augmentations se répercutent les unes sur les autres.

Conclusion: À la fin de 2012, les employés de la ville de Montréal, pour des postes équivalents, recevront une rémunération globale de près de 40% supérieure à celle des employés du gouvernement du Québec. Vous avez bien lu: 40% !!!

Le lendemain de la publication de ce rapport, le maire Tremblay annonçait d'importantes hausses de taxes pour les montréalais. Plutôt que de refiler la facture aux contribuables, il aurait dû demander au gouvernement provincial une loi spéciale qui aurait gelé pour cinq ans la rémunération globale de ses employés. Cela aurait demandé du courage politique, à la place, il a choisi la solution facile.

http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/remuneration/remuneration_salarie.htm

jeudi 29 avril 2010

Les subventions aux entreprises: interventions inutiles, arbitraires et coûteuses de l'état

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En 2003, le Parti Libéral du Québec pour gagner la confiance des électeurs, promettait de sabrer dans les programmes de subventions aux entreprises. Pourtant, depuis sept ans, le gouvernement de Jean Charest ne cesse de distribuer subventions et garanties de prêts par l'intermédiaire d'une multitude de programmes tout aussi inutiles et coûteux les uns que les autres.

L'un de ces programmes, les FIER (Fonds d'investissement économiques régionaux) s'est transformé en véritable système de distribution de fonds publics aux amis du Parti Libéral. La Presse rapportait ce matin l'exemple d'une contribution de 6,3 millions à une entreprise qui vient de déclarer faillite et qui, par hasard, appartenait à un donateur du PLQ: Des millions engloutis dans une agence de sécurité insolvable.

Ce n'est qu'un exemple de gaspillage honteux au moment où le gouvernement de Jean Charest demande aux citoyens de se serrer la ceinture et de payer davantage pour les services publics. Pratiquement tous les programmes de subventions et de prêts aux entreprises devraient être abolis, l'état doit laisser le libre-jeu du marché déterminer quelles entreprises s'imposeront par la qualité de leur gestion et par la pertinence et la rentabilité de leurs services et produits.

Lorsque l'état donne arbitrairement des fonds publics à une entreprise plutôt qu'à une autre, il prend partie pour la première contre la seconde qui, elle, ne compte pas sur la béquille étatique. D'autant plus que cette forme d'intervention gouvernementale devient immanquablement un canal pour récompenser les petits amis du régime.
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vendredi 23 avril 2010

Taxe sur l'essence par la ville de Montréal: aucun respect du contribuable

La ville de Montréal fait la preuve depuis quarante ans qu'elle ne sait pas négocier les conventions collectives de ses employés et de ceux de la Société des Transports de Montréal: elle est constamment déficitaire et à la recherche de sources de taxation additionnelles, alors que ses revenus ne cessent pourtant d'augmenter. Pendant ce temps, les employés municipaux ont les meilleures conventions collectives au Québec: leur rémunération globale (salaire, avantages sociaux et régimes de retraite) est de 33% supérieure à celle des fonctionnaires et des employés du gouvernement du Québec. La ville se présente comme étant démunie de ressources fiscales alors qu'elle concède des conditions en or à ses employés: il y a quelque chose qui cloche!

La dernière trouvaille des municipalités pour siphonner davantage les contribuables et continuer à vivre au dessus de leurs moyens: une demande de taxe spéciale sur l'essence de 1,5 cent au litre.

Le gouvernement du Parti Libéral de Jean Charest leur avait lâchement cédé le morceau lors du dernier budget: il leur avait livré, tel Ponce Pilate, les automobilistes sans défense. Le ministre Bachand prévoyait que la ville pourrait commencer à siphonner ses victimes le 1er juillet prochain. La ville, dans un geste complètement irrespectueux du contribuable, a demandé que le châtiment soit exécutable plus rapidement, dès le 1er mai. Et Ponce Pilate Bachand leur a dit oui!

Quel manque de respect pour l'automobiliste, le contribuable, le citoyen! Même pas capable de respecter la date de l'exécution de sa sentence arbitraire!
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jeudi 25 février 2010

Subventions aux entreprises

Nouvelle navrante parue hier sur le gaspillage de fonds publics dans le cadre d’un programme fédéral de réorientation des producteurs de tabac, très majoritairement ontariens, vers une autre culture, voir: Des millions partis en fumée. Ce gaspillage est particulièrement dérangeant au moment où les gouvernements fouillent les fonds de tiroir pour balancer leurs budgets. C’est un parfait exemple d’intervention gouvernementale inutile, inefficace et inéquitable. Intervention faite sous la pression de lobbies et sous la crainte de représailles électorales régionales.

Toutes les subventions aux entreprises, qu'elles proviennent des gouvernements fédéral, provinciaux ou municipaux devraient être abolies. En retour, on devrait cesser d'accabler les entreprises performantes en les surtaxant et en leur infligeant une multitude de tracasseries administratives, telle la ridicule loi du 1% obligatoire de frais de formation au Québec

Ma philosophie est simple en cette matière. Une entreprise fait de l'argent légalement, tant mieux pour elle et ses actionnaires : ils peuvent empocher les profits qu'ils ont mérités en risquant leur argent et en investissant leur temps et leurs talents. Les entreprises performantes contribuent au développement économique et à l'emploi. Chacune d'elles est un atout pour notre société. L’entreprise, en fait, ne devrait être taxée que pour couvrir sa part des dépenses que l’état assume et dont elle bénéficie des retombées (ex. dépenses de l’éducation qui prépare la main-d’œuvre, entretien des voies publiques, etc.). En contrepartie, si le bateau prend l'eau, on ne devrait pas compter sur les fonds publics pour payer les pots cassés. Ce sont les choix de l'entreprise, elle doit les assumer.

Ceux qui veulent surtaxer les entreprises comme si celles qui génèrent des profits étaient des incarnations du diable, ne comprennent rien à l’économie. La légitime redistribution de la richesse entre les citoyens ne doit pas passer par la taxation abusive des entreprises, mais par l’imposition des revenus des particuliers. En contrepartie, l’état doit cesser de traiter certaines entreprises et certaines industries comme si elles étaient des assistés-sociaux.

Un exemple de ce comportement est celui des généreuses subventions sur les salaires accordées par les différents gouvernements provinciaux et le fédéral pour attirer les entreprises du jeu vidéo. Dans certains cas, 37,5% du salaire leur est remboursé. Pourtant, plusieurs des principales entreprises de ce secteur perdent de l'argent et il y a fort à parier que lorsque la manne gouvernementale disparaîtra, les emplois subiront le même sort.

Les gouvernements sont déficitaires et pourtant ils continuent à se foutre le nez dans le fonctionnement normal de l’économie, en distribuant à gauche et à droite des subventions inutiles à des entreprises mal gérées ou en difficulté parce qu'elles ont fait les mauvais choix. Cette façon de faire est inéquitable pour les entreprises les plus performantes qui doivent livrer compétition à des concurrents entretenus par l’état.

mardi 23 février 2010

Automobile bien-aimée

La protection de l'environnement me tient à coeur mais je crois à l'éducation et à la sensibilisation, pas à la punition et à l'acharnement contre les automobilistes pour y arriver. Les représentants des groupes environnementalistes me font penser aux marxistes-léninistes qui sévissaient à l’UQAM dans les années 70: le même genre de discours totalitaire qui voudrait que l’on soumette de force les non-croyants à la nouvelle religion, à la nouvelle vérité.

Ainsi, prônent-ils des taxes punitives sur l'essence et l'automobile, la disparition des espaces de stationnement, le relèvement des tarifs des parcomètres et l'imposition de frais d'accès au centre-ville pour les automobilistes, souhaitant que l'on imite ces absurdes péages intra-ville qui sévissent à Londres depuis quelques années.

Ils s'opposent, il va de soi, à tous les projets d'amélioration du réseau routier. Pourtant, plus la circulation est fluide, moins les automobiles polluent: c'est lorsque les moteurs tournent inutilement au ralenti dans un bouchon de circulation qu'ils émettent le plus de gaz carbonique. Ainsi, il serait plus que temps que l'on songe à construire un autre pont reliant Montréal à la rive sud: cela éviterait à des milliers d'automobilistes de subir quotidiennement des pertes de temps énormes, tout en réduisant la pollution engendrée par les bouchons de circulation.

Une autre des fixations des prêtres de l'environnement, ce sont les péages qu'ils voudraient instaurer tout autour de l'Île de Montréal pour décourager la venue des banlieusards en automobile et contrer du même coup l’étalement urbain. C’est la stratégie des khmers rouges, mais à l’envers : alors qu’au Cambodge on vidait les villes et on envoyait les non-croyants de l’orthodoxie communiste se faire purifier dans des camps de travail à la campagne, les environnementalistes voudraient, eux, enfermer la population dans la ville pour éviter qu’elle ne se corrompre au contact des banlieues impures. Quelle vision étroite...

Pourtant nous allons à grand pas vers l'automobile électrique non-polluante et meilleures seront nos infrastructures routières, moindres seront les émission de CO2 et plus grande la protection de notre environnement. L'automobile, quoiqu'en disent ses nombreux dénigreurs, demeure l'une des plus grandes inventions de l'homme: elle lui apporte une liberté et une autonomie qui améliorent grandement sa qualité de vie. Dans un climat nordique comme le nôtre et pour répondre aux exigences de gestion du temps de nos multiples activités, elle demeure pour plusieurs, un bien essentiel que ne pourra jamais remplacer le transport en commun, même si on parvenait à l'améliorer sérieusement.

samedi 20 février 2010

Pasionaria

Il m'arrive souvent le matin d'être immobilisé dans un bouchon de circulation et de n'avoir, pour tuer le temps, autre chose à faire que d'écouter la radio. Lorsque je tombe sur le commentaire de Denise Bombardier à 98,5, j'entends des propos d'une grande lucidité sur la société québécoise.

Ce que j'aime de cette pasionaria, c'est qu'elle n'utilise pas la langue de bois, qu'elle ne se laisse pas endormir par tous les paradigmes officiels des politically correct de ce monde. Mme Bombardier a le courage de s'attaquer, entre autres, aux "accommodements raisonnables", ces démonstrations de faiblesse de nos gouvernements qui font obstacle à une intégration réelle des immigrants à leur société d'accueil.

Pourquoi ne pas rêver un peu: Denise Bombardier, ministre de l'Immigration et de la Citoyenneté dans un gouvernement du Parti Québécois!

lundi 15 février 2010

La démagogie a un prix

Vous avez sûrement visionné récemment une de ces publicités télé présentées sous le thème L'expertise a un prix. Qui se cache derrière ces mystérieuses publicités qui suggèrent différentes façons d'augmenter la taxation des Québécois? La Fédération des médecins spécialistes du Québec finance cette campagne qui propose anonymement des façons d'augmenter les revenus du gouvernement du Québec, afin qu'il puisse répondre aux demandes salariales des médecins spécialistes.

Les médecins spécialistes ont pourtant eu droit en 2006 à un important rattrapage salarial qui a réduit considérablement l'écart entre leur rémunération et celle de leurs collègues des autres provinces et des états américains. Mais ils en veulent davantage, ils reviennent à la charge avec leurs demandes pour combler un peu plus cet écart, cette fois en suggérant de nouvelles taxes qu'aura à payer monsieur tout-le-monde sur différents biens de consommation. Ils suggèrent entre autre de taxer d'un 15% supplémentaire tous les produits qu'ils qualifient de malbouffe (boissons gazeuses, boissons énergisantes, croustilles, friandises...). Une autre pub suggère d'imposer une taxe de $0.20 sur chaque bouteille d'eau de 500 ml vendue, ce en triplerait le coût du jour au lendemain.

Cette campagne est hautement démagogique. Sous couvert de s'attaquer à des problèmes reliés à la santé (malbouffe) et à l'environnement (bouteilles d'eau), objectifs à première vue louables en soi, ce que la FMSQ propose c'est de taxer davantage le panier d'épicerie du citoyen moyen, panier qui représente une part nettement plus importante de son revenu que ce n'est le cas pour un médecin spécialiste. Moi je leur proposerais à la place une taxe spéciale sur les voitures de luxe plutôt que sur le sac de chips du résident d'Hochelaga-Maisonneuve!

Ce n'est pas la gêne qui étouffe les porte-paroles de la FMSQ: ils n'en ont que pour la comparaison avec leurs collègues du Canada-anglais et des États-Unis, ce qu'ils oublient de mentionner c'est que les coûts que les étudiants en médecine ont à payer pour leur scolarité sont ici nettement inférieurs, grâce à la contribution fiscale plus élevée des citoyens. Je leur donnerais une autre comparaison à se mettre sous la dent: pendant que le gouvernement Charest leur accordait 15% de rattrapage en 2006, en plus de hausses régulières annuelles, il imposait un gel de salaire de 33 mois aux préposés aux bénéficiaires avec lesquels ils partagent le même lieu de travail. Le jeu des comparaison peut être hautement démagogique, on en a une démonstration ici!

dimanche 14 février 2010

Trappes à tickets

Comprenez-moi bien: je suis tout à fait pour la punition par de sévères contraventions des conducteurs qui excèdent les limites de vitesse dans les quartiers résidentiels et qui mettent ainsi en péril la vie des piétons. Ce que j'aime moins, comme automobiliste et comme contribuable, c'est qu'on utilise des prétextes de sécurité routière pour tendre des trappes aux automobilistes pour renflouer généreusement les coffres des municipalités. Je préfère, et de loin, qu'on augmente sans détour mon compte de taxes municipales, plutôt que de gaspiller l'expertise de policiers formés à grand frais, pour en faire des percepteurs de taxes.

J'en ai contre les trappes à tickets, ces endroits judicieusement choisis où il n'y a aucun risque ni pour les automobilistes, ni pour les piétons, mais où le flot naturel des voitures amène les conducteurs à dépasser sans même le réaliser des limites beaucoup trop basses. Les voies de services le long de l'autoroute 40 sont un parfait exemple de trappes à tickets. L'automobiliste sort d'une voie rapide où il circulait à 100 km heure et s'engage sur une voie de service où une signalisation inadéquate exigera qu'il redescende rapidement à 50 km. La plupart n'y parviendront pas, s'ils le faisaient, ils s'exposeraient à se faire emboutir par les voitures qui les suivent. Ces endroits deviennent ainsi des paradis pour les distributeurs de contraventions qui n'ont que l'embarras du choix.

Des contraventions pour assurer la sécurité des piétons, je suis pour, mais la mascarade des trappes à tickets: je trouve ça arbitraire et inéquitable.

vendredi 12 février 2010

Liberté d'expression

Moi j'aime bien les blogues personnels, j'aime tout ce qui est participation au débat public. Je trouve que c'est sain pour la démocratie que chaque citoyen puisse ainsi créer spontanément sa petite tribune pour faire entendre son point de vue. Le fait que des dictatures comme celles de l'Iran et de la Chine, essaient de retracer les blogueurs anonymes qui les dénoncent pour les mettre en prison, est un bon signe pour cette forme d'expression populaire.

Vous êtes sur un blogue d'opinion. Un blogue personnel et anonyme. L'anonymat m'est imposé par obligation professionnelle, mais c'est également un choix. Cet anonymat m'impose cependant certaines règles. Ainsi, je ne prendrai jamais position contre un individu sur ce blogue, seules les positions politiques et sociales, les pratiques des organisations, les lois et règlements y seront abordés.

Et puis j'essaie de m'informer du mieux que je peux avant d'émettre une opinion, je peux être complètement dans le champ, tant du point de vue des faits que des conclusions que j'en tire. N'hésitez pas à me le faire savoir lorsque c'est le cas. Sur les faits, si ceux que j'avance sont erronés, je ne demande pas mieux que de lire en quoi ils le sont. Sur les opinions et conclusions que je tire de ces faits, mon point de vue n'est qu'un point de vue, le votre a autant de valeur que le mien et je n'hésiterai pas à le publier dans la section "commentaires" qu'on retrouve sous chaque billet, si vous souhaitez me le faire connaître.

La durée moyenne d'un blogue personnel est de trois mois. Si ce que j'écris vous horripile, gardez espoir, ce blogue disparaîtra peut-être soudainement un beau matin printanier.

N.B. Désolé pour ceux qui auraient essayé d'émettre un commentaire jusqu'à présent, je n'avais pas inscrit les bons paramètres pour le blogue. C'est maintenant fait.

Chapleau - La Presse - 11 février 2010


jeudi 11 février 2010

Le photo-radar: machine à taxer ou solution réelle pour la sécurité routière?

Pour faire diminuer les accidents de la route, certains prônent depuis quelques années une utilisation systématique des photo-radars à la place des campagnes de sensibilisation de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). L'intention peut paraître louable mais la solution proposée n'est pas vraiment efficace et se transformera rapidement en système de taxation arbitraire. Depuis quelques mois, à titre expérimental, le gouvernement du Québec a fait installer quelques uns de ces photo-radars. Combien ont-ils rapporté jusqu'à date à l'état? Quel impact ont-ils eu sur la conduite automobile? On devrait en savoir plus long bientôt: je vous parie, qu'appuyé par la Table de la sécurité routière, le ministre en conclura à leur utilité et à la nécessité d'en augmenter le nombre.

La réalité c'est que les face-à-face mortels se produisent la plupart du temps sur des routes secondaires à sens inverses, suite à des excès de vitesse et des dépassements effectués par de jeunes conducteurs au jugement affaibli par l'alcool. Pensez-vous que c'est sur ces routes peu passantes qu'on irait installer ces photo-radars? Non, pas assez payant! Je suis persuadé qu'étant donné l'appétit de nos gouvernements, on les retrouvera éventuellement sur les autoroutes comme la 40 ou sur les voies de service qui y mènent.

Regardez la campagne actuelle menée par l'escouade des contraventions de la ville de Montréal: on installe la plupart des trappes à tickets non pas à des endroits où la vie des piétons est menacée mais sur les voies de service à sens unique des autoroutes. Là où les voitures sont nombreuses et où le flot naturel des véhicules amène tout le monde à dépasser des limites exagérément basses, là où il n'y a pas le moindre danger pour les piétons, parce qu'ils n'y sont pas! Quand avez-vous vu un accident mortel sur une voie de service à sens unique? Moi je ne me souviens pas d'en avoir vu. Pourtant, l'escouade des contraventions y installe régulièrement des trappes très lucratives.

Imaginez avec les photo-radars! Même plus besoin de jouer à la cachette avec les automobilistes: vous installez la machine à tickets, clic, clic, souriez et hop le tour est joué. Moi, recevoir par la poste une contravention juteuse pour quelque chose qui se serait produit il y a deux semaines, sans même que je ne m'en aperçoive, sans que j'aie la moindre chance de me défendre du crime qu'on m'accuserait rétroactivement d'avoir commis: je considère ça comme étant un hold-up et un abus flagrant de droit. C'est du Big Brother à son pire. Ma plus grande crainte: mettre une pareille machine à taxer dans les mains de l'administration de la ville de Montréal, on en retrouverait vite partout, la lentille ne dérougirait jamais.

Le cerveau brûlé qui le vendredi soir, avec une couple de verres dans le nez, décide d'impressionner ses copains en pesant sur la pédale, ne se laissera pas arrêter par la possibilité qu'un photo-radar l'observe quelque part. Tant qu'aux comparaisons des bilans routiers de la France où sévit cet appareil et du Québec, elles sont totalement farfelues: la conduite sur nos routes glacées et mal entretenues ne peut être comparée à ce que l'on retrouve en France. Il faut plutôt mettre la priorité sur les campagnes de sensibilisation, auprès des jeunes en particulier, et qu'on interdise les publicités automobiles où l'on voit des véhicules rouler à des vitesses excessives, comme si ce comportement était permis par la loi.

mercredi 10 février 2010

Dix cents de plus le litre d'essence pour financer l'incurie municipale!

Les municipalités québécoises manquent de revenus pour financer des services essentiels comme le transport en commun ou la réfection des infrastructures. Rien de surprenant là-dedans, depuis cinquante ans elles voient la masse salariale de leurs employés se gonfler de convention collective en convention collective. Confrontées à de puissants syndicats, tel celui des cols bleus de la ville de Montréal, et ne possédant aucun moyen législatif pour imposer leur cadre financier à leurs employés, les villes cèdent de fois en fois, creusant l'écart entre la rémunération globale de leurs employés et celle des employés du gouvernement du Québec ou du secteur privé.

Selon les données compilées par l'Institut de la Statistique du Québec (ISQ), la rémunération globale (salaires, fonds de pension, assurance-santé, congés...) d'un employé d'une grande municipalité comme Montréal, serait de 33% supérieure à celle d'un employé du gouvernement du Québec pour un poste équivalent. La ville de Montréal croule, entre autres, sous le poids de ses contributions aux fonds de pension de ses employés qui sont d'une très grande générosité.

Conséquence de ce rapport de force inégal: les municipalités ont toutes les misères du monde à joindre les deux bouts. Récemment, Montréal et Longueuil ont augmenté de 5% la taxe des propriétaires résidentiels. Les édifices commerciaux et les stationnements ont également subit d'importantes hausses de leur niveau de taxation à Montréal. Mais ce n'est pas assez pour ramener l'équilibre budgétaire entre revenus et dépenses. Les villes cherchent mille et une façons de renflouer leurs coffres pour survivre à cinquante ans d'incurie: on augmente les parcomètres, la taxe de bienvenue, les contraventions des automobilistes... Mais ce n'est jamais assez. Que faire?

Et bien nos maires au lieu d'être courageux et de demander à Québec une loi spéciale qui forcerait un gel de la rémunération de leurs employés pour quelques années, ont trouvé une solution de poltrons: ils demandent une contribution automatique au financement des municipalités via chaque litre d'essence vendu. Contribution de deux sous d'abord, puis on l'augmenterait progressivement pour atteindre jusqu'à dix sous du litre.

Une solution de poltrons parce qu'elle est sournoise et déguisée: on ne vous envoie pas un relevé de taxes supplémentaires à payer d'un coup, on vous siphonne en douce à chaque fois que vous passez à la pompe et ce, progressivement, pour mieux vous endormir. C'est vrai que demander à la place une loi spéciale à Québec pour rétablir un certain équilibre entre la rémunération de vos employés et la capacité de payer des contribuables, aurait exigé du courage politique: denrée rare de nos jours.

À lire dans La Presse: Les maires demandent une hausse de la taxe sur l'essence

vendredi 5 février 2010

La discrimination raciale serait-elle permise au Canada?

Imaginez une ville au Québec dont le conseil décréterait l'expulsion de son territoire de tous les résidents qui ne sont pas Québécois de souche française, et exigerait que 26 autochtones en particulier soient amenés aux limites de la ville pour en sortir sur le champ. Peu importe le fait que ces autochtones vivent avec un Québécois de souche et doivent ainsi se séparer de leur être aimé. Pire, imaginez que le conseil de ville affirmerait que cette mesure est nécessaire à des fins de "préservation culturelle".

Qu'arriverait-il si une telle démonstration de racisme, d'intolérance et de discrimination avait lieu? Tous les tenants de la rectitude politique, du politically correct, tous les défenseurs des chartes des droits de la personne s'en scandaliseraient, demanderaient sur le champ l'intervention des tribunaux, des gouvernements provincial et fédéral!

La société québécoise au complet serait pointée du doigt et dénoncée comme étant un regroupement de néo-nazis défenseurs de la pureté ethnique. Les autochtones iraient sûrement manifestés devant l'édifice des Nations Unies à New York! Toute la planète plaindrait le sort de ces pauvres petites nations opprimées par les méchants Blancs.

Et bien c'est plutôt l'inverse qui vient de se produire cette semaine: le conseil de bande de Kahnawake a frappé d'un ordre d'expulsion de la réserve vingt-six personnes - essentiellement des Blancs - qui vivent en couple avec un Mohawk, à des fins de préservation culturelle. Et comment a réagi notre gouvernement fédéral face à cette démonstration de racisme et de discrimination? La porte-parole du Ministère des Affaires Indiennes a affirmé qu'«il s'agit d'une question interne de la Première Nation» et que «toute question de règle administrative doit être posée à la communauté».

La discrimination et le racisme qui deviennent une "règle administrative"! Vraiment, le Québec est le royaume du deux poids, deux mesures!

À lire: Si vous n'êtes pas mohawk... dehors, tous!

mercredi 3 février 2010

La Gestapo du métro

La Société de transport de Montréal (STM) ne cesse d'innover en matière de répression bureaucratique du citoyen. Cet organisme vient de mettre sur pied une escouade chargée de s'attaquer aux mauvais payeurs. L'objectif de faire payer à chacun son billet est défendable mais la façon de s'y prendre est tout à fait irrespectueuse des droits des utilisateurs.

Dorénavant, lorsque vous prendrez l'autobus ou le métro, sachez que vous devrez prendre obligatoirement un billet de correspondance et ne pas vous en défaire avant de sortir du réseau de la STM. Si vous n'êtes pas un utilisateur fréquent, vous pouvez penser que ces billets sont inutiles si vous faites un trajet sans aucun transfert. Détrompez-vous, ce petit billet est votre seule protection contre la Gestapo du Métro, en aucun cas vous ne devez vous défaire de ce petit carton lorsque vous avez passé le tourniquet d'entrée.

C'est ce qui est arrivé à un ami récemment qui s'est défait sans y prêter attention de son billet de correspondance. À la sortie du métro, il s'est retrouvé face à face avec quatre représentants de l'escouade en question qui, lorsqu'ils ont constaté qu'il n'avait pas ce billet, l'ont littéralement encerclé et l'ont traité sans le moindre respect pour ses droits de citoyens: comme s'ils avaient affaire à un délinquant qui venait de commettre un crime. Aucune explication n'a trouvé grâce à leurs yeux, ils lui ont collé une contravention de $250!

Parce que cet honnête citoyen ignorait l'existence de cette nouvelle pratique décrétée par la STM, pour une première infraction à ce nouveau règlement non publicisé et méconnu par la plupart des utilisateurs, on lui colle $250 d'amende! Et on a le culot de lui dire qu'on vous donne pour cette fois l'amende minimum, parce que vous en êtes à une première infraction!

Les tenants de la rectitude politique, j'inclus là dedans ceux qui font de l'écologie une religion, nos "nouveaux curés", sont souvent de petits dictateurs en puissance. Ils me rappellent les adeptes des groupes d'extrême-gauche dans les années 70: même rigidité bureaucratique, même vision simpliste et intolérante.

mardi 2 février 2010

Financement des universités: comment sauver 80 millions annuellement

La débâcle financière qui a affligé l’UQAM au cours des dernières années, devrait amener les universités à remettre en question certaines de leurs pratiques. Les universités se plaignent constamment de manquer de ressources financières et pourtant elles continuent d’entretenir des départements qui sont de véritables fabriques à chômeurs.

L’enquête annuelle du Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS), menée auprès des nouveaux diplômés, fournit depuis des années des statistiques troublantes sur les taux de placement, et surtout, sur le faible rapport entre les emplois obtenus et la formation suivie dans plusieurs programmes des sciences humaines. Cinq programmes génèrent des résultats particulièrement désastreux, à cause du surnombre de diplômés par rapport aux besoins du marché du travail : Anthropologie, Histoire, Sciences politiques, Sociologie et Philosophie.

La dernière enquête du MELS nous apprend ainsi que pour la plus récente cohorte de bacheliers dans ces cinq programmes, bien que le taux de chômage de ceux qui avaient tenté de s'intégrer au marché du travail n'était que de 9% un an après la fin de leur baccalauréat, seulement 29,7% de ceux qui travaillaient, occupaient un emploi relié à leur domaine d'étude. À titre comparatif, les bacheliers dans les différents programmes des sciences de la santé atteignaient un taux supérieur à 98% pour cette variable qui permet de vraiment mesurer l'utilité d'un programme, en terme d'emplois pertinents obtenus.

Autrement dit : seulement 507 des diplômés occupaient un emploi relié à leur domaine d'études (27%). Constat désastreux: 1369 nouveaux diplômés sur 1876 dans ces programmes s’étaient rendus à ce niveau avancé d’études absolument pour rien (73%). Ces derniers étaient soit en chômage, soit travaillaient dans un emploi qui n’avait rien à voir avec leur domaine d’étude (commerces de détails, restauration, centre d’appels…).

Selon mes calculs, les coûts pour l’État associés à une année de formation universitaire d’un étudiant en sciences humaines sont au minimum de $20,000. Il en a coûté ainsi plus de $60,000 d’argent public pour former chacun des bacheliers issus de ces cinq programmes, bacheliers dont le marché du travail n’avait pas besoin pour 1369 sur 1876 d'entre eux..

Si l’on contingentait de tels programmes, en fonction des besoins réels des employeurs, 30% du nombre actuel d'admissions serait suffisant: on économiserait ainsi près de 80 millions de dollars par année. Ces chiffres n’incluent pas les étudiants de ces programmes qui poursuivent au niveau de la maîtrise ou du doctorat (plus de la moitié de ceux qui obtiennent un baccalauréat) et qui ajoutent ainsi à la facture que les contribuables auront à payer pour leur formation.

Est-ce qu’une entreprise privée continuerait à produire, année après année, une quantité équivalente à près de quatre fois la demande du marché? Le coût financier d’une telle pratique est carrément inacceptable, mais il y a pire, pour plus de sept individus sur dix qui s’aventurent dans ces départements, c’est une partie de leur vie qu’ils s’apprêtent ainsi à gaspiller inutilement.

Qu'en pensez-vous?

dimanche 31 janvier 2010

La première cause des difficultés de la ville de Montréal

Le problème de fond qui explique pourquoi la ville de Montréal végète au lieu de se développer est lié à la rémunération anormalement élevée des employés municipaux. Ce fardeau financier enlève à la ville la marge de manoeuvre qui lui permettrait d'investir dans des projets majeurs, dans l'amélioration des services aux citoyens ou de simplement réduire la taxation au lieu de l'augmenter comme elle l'a encore fait récemment. À la place, la ville cherche constamment à trouver de nouveaux moyens de taxation (contraventions, parcomètres, permis...) pour compenser son manque à gagner. Résultat: depuis trente ans, les citoyens fuient vers les banlieues où ils en ont nettement plus pour leur argent.

La situation actuelle est aberrante: parce que la ville n'a pas un rapport de force favorable (aucun pouvoir législatif pour imposer le respect de son cadre financier), les négociations tournent toujours en faveur de la partie syndicale et ça, c'est malsain et désastreux pour les finances de la ville. Ce n'est pas normal que les employés municipaux aient des conditions de travail exceptionnelles alors que la ville croule sous le poids du coût des travaux à effectuer et des services à rendre.

Les employés du secteur public (qu'ils soient municipaux, provinciaux ou fédéraux) devraient avoir une rémunération équivalente à celle des employés du privé, puisque ce sont ces derniers par leurs impôts qui assument la majeure partie du coût de ces services. Les employés du gouvernement provincial ont une rémunération équivalente à celle du secteur privé. Par contre, les employés des municipalités, comme ceux de la ville de Montréal, ont une rémunération globale (salaire, congés, fonds de pension, assurance-maladie, etc) de 33% supérieure à celle du privé et des employés du gouvernement du Québec (voir les chiffres de l'Institut de la Statistique du Québec).

La rémunération globale d'un employé municipal coûte 33% de plus au contribuable que celle d'un fonctionnaire provincial pour un poste équivalent! Il y a quelque chose d'aberrant dans un tel écart, ne pensez-vous pas? Ne serait-il pas temps qu'une loi spéciale impose un rééquilibrage qui permettrait d'oxygéner les municipalités qui ne cessent de se lamenter que leurs revenus sont insuffisants?

Je n'ai rien contre les syndicats, la plupart font un travail remarquable et essentiel, le mouvement syndical a joué un rôle fondamental dans l'avancement des droits de la personne, de la dignité humaine et des conditions de travail dont nous bénéficions. Mais un syndicat qui a la vie trop facile finit par devenir un organisme corporatif qui n'a plus comme objectif que d'extirper le maximum pour ses membres, peu importe les moyens utilisés, et même si c'est aux dépens du contribuable qui paye en bout de ligne. Et puis ce type de syndicalisme se tire dans le pied: c'est lui qui engendre de la sympathie dans la population pour la sous-traitance et les regrettables PPP.

samedi 30 janvier 2010

L'université McGill forme une majorité de médecins qui ne pratiqueront jamais au Québec!

Je viens de prendre connaissance d’un texte rédigé par Frédéric Lacroix et Patrick Sabourin, deux chercheurs qui se sont penchés sur le sur-financement des universités anglophones au Québec. La minorité anglophone représente 7,9% de la population québécoise, les francophones 82% et les allophones 10,1%. Pourtant, les universités anglophones québécoises recoivent près du quart du financement accordé par le gouvernement du Québec aux universités! Par l’intermédiaire de la Canadian Fondation for Innovation, le gouvernement fédéral accorde aux universités anglophones 33% du budget alloué aux universités québécoises, quatre fois leur poids démographique!

Les universités anglophones du Québec (McGill, Concordia et Bishop's) accueillent un volume important d’étudiants provenant d’autres provinces et qui y retournent après leurs études. Notre réseau universitaire anglophone forme donc un nombre important de professionnels, d’administrateurs et de scientifiques qui ne travailleront jamais au Québec et qui n'y paieront jamais d'impôts. Ces étudiants paient des frais d’inscription plus élevés que les résidents québécois mais chacun coûte tout de même 7,000$ par année aux contribuables québécois. Un cadeau du Québec à des provinces plus riches comme l’Ontario, l’Alberta ou la Colombie Britanique!

Les deux chercheurs soulignent que la situation est carrément inacceptable en médecine : il existe une disproportion importante entre les places réservées aux étudiants en médecine de l’université McGill (25% du total québécois) et le nombre de médecins que cette université forme qui pratiqueront effectivement au Québec (10% du total québécois). La majorité des diplômés en médecine de McGill, une fois leurs études terminées, s’en vont pratiquer dans une autre province canadienne ou dans un autre pays! Les deux auteurs insistent: "La perte financière pour le Québec est énorme : les frais de formation d'un médecin sont de 125 000 à 150 000 dollars pour un généraliste". L’université de Montréal, avec la même part de financement que McGill (25%), forme 40% des médecins qui pratiqueront au Québec. Quatre fois plus avec le même budget! Combien de temps encore, allons-nous accepter que nos impôts servent à former des médecins qui s’en vont à l’extérieur du Québec une fois leurs études terminées, alors qu’il y a pénurie de médecins ici?

Qu'en pensez-vous?