lundi 15 février 2010

La démagogie a un prix

Vous avez sûrement visionné récemment une de ces publicités télé présentées sous le thème L'expertise a un prix. Qui se cache derrière ces mystérieuses publicités qui suggèrent différentes façons d'augmenter la taxation des Québécois? La Fédération des médecins spécialistes du Québec finance cette campagne qui propose anonymement des façons d'augmenter les revenus du gouvernement du Québec, afin qu'il puisse répondre aux demandes salariales des médecins spécialistes.

Les médecins spécialistes ont pourtant eu droit en 2006 à un important rattrapage salarial qui a réduit considérablement l'écart entre leur rémunération et celle de leurs collègues des autres provinces et des états américains. Mais ils en veulent davantage, ils reviennent à la charge avec leurs demandes pour combler un peu plus cet écart, cette fois en suggérant de nouvelles taxes qu'aura à payer monsieur tout-le-monde sur différents biens de consommation. Ils suggèrent entre autre de taxer d'un 15% supplémentaire tous les produits qu'ils qualifient de malbouffe (boissons gazeuses, boissons énergisantes, croustilles, friandises...). Une autre pub suggère d'imposer une taxe de $0.20 sur chaque bouteille d'eau de 500 ml vendue, ce en triplerait le coût du jour au lendemain.

Cette campagne est hautement démagogique. Sous couvert de s'attaquer à des problèmes reliés à la santé (malbouffe) et à l'environnement (bouteilles d'eau), objectifs à première vue louables en soi, ce que la FMSQ propose c'est de taxer davantage le panier d'épicerie du citoyen moyen, panier qui représente une part nettement plus importante de son revenu que ce n'est le cas pour un médecin spécialiste. Moi je leur proposerais à la place une taxe spéciale sur les voitures de luxe plutôt que sur le sac de chips du résident d'Hochelaga-Maisonneuve!

Ce n'est pas la gêne qui étouffe les porte-paroles de la FMSQ: ils n'en ont que pour la comparaison avec leurs collègues du Canada-anglais et des États-Unis, ce qu'ils oublient de mentionner c'est que les coûts que les étudiants en médecine ont à payer pour leur scolarité sont ici nettement inférieurs, grâce à la contribution fiscale plus élevée des citoyens. Je leur donnerais une autre comparaison à se mettre sous la dent: pendant que le gouvernement Charest leur accordait 15% de rattrapage en 2006, en plus de hausses régulières annuelles, il imposait un gel de salaire de 33 mois aux préposés aux bénéficiaires avec lesquels ils partagent le même lieu de travail. Le jeu des comparaison peut être hautement démagogique, on en a une démonstration ici!

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