samedi 30 janvier 2010

L'université McGill forme une majorité de médecins qui ne pratiqueront jamais au Québec!

Je viens de prendre connaissance d’un texte rédigé par Frédéric Lacroix et Patrick Sabourin, deux chercheurs qui se sont penchés sur le sur-financement des universités anglophones au Québec. La minorité anglophone représente 7,9% de la population québécoise, les francophones 82% et les allophones 10,1%. Pourtant, les universités anglophones québécoises recoivent près du quart du financement accordé par le gouvernement du Québec aux universités! Par l’intermédiaire de la Canadian Fondation for Innovation, le gouvernement fédéral accorde aux universités anglophones 33% du budget alloué aux universités québécoises, quatre fois leur poids démographique!

Les universités anglophones du Québec (McGill, Concordia et Bishop's) accueillent un volume important d’étudiants provenant d’autres provinces et qui y retournent après leurs études. Notre réseau universitaire anglophone forme donc un nombre important de professionnels, d’administrateurs et de scientifiques qui ne travailleront jamais au Québec et qui n'y paieront jamais d'impôts. Ces étudiants paient des frais d’inscription plus élevés que les résidents québécois mais chacun coûte tout de même 7,000$ par année aux contribuables québécois. Un cadeau du Québec à des provinces plus riches comme l’Ontario, l’Alberta ou la Colombie Britanique!

Les deux chercheurs soulignent que la situation est carrément inacceptable en médecine : il existe une disproportion importante entre les places réservées aux étudiants en médecine de l’université McGill (25% du total québécois) et le nombre de médecins que cette université forme qui pratiqueront effectivement au Québec (10% du total québécois). La majorité des diplômés en médecine de McGill, une fois leurs études terminées, s’en vont pratiquer dans une autre province canadienne ou dans un autre pays! Les deux auteurs insistent: "La perte financière pour le Québec est énorme : les frais de formation d'un médecin sont de 125 000 à 150 000 dollars pour un généraliste". L’université de Montréal, avec la même part de financement que McGill (25%), forme 40% des médecins qui pratiqueront au Québec. Quatre fois plus avec le même budget! Combien de temps encore, allons-nous accepter que nos impôts servent à former des médecins qui s’en vont à l’extérieur du Québec une fois leurs études terminées, alors qu’il y a pénurie de médecins ici?

Qu'en pensez-vous?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

es données sont impressionantes mais soulèvent une importante question: pourquoi McGill attire des étudiants qui partent exercer ailleurs?
La réponse me semble évidente. Parce que c'est une université anglophone elle attire des étudiants anglophones et elle ouvre les portes du monde anglophone. Ce qui viendrait conforter une thèse assez provocatrice: enfermer les québécois dans l'unilinguisme est la meilleure façon de les garder au Québec, de les taxer d'avantage au bénéfice d'un secteur public hypertrophié et d'assurer la survie d'un famélique "fait français".